Durant des siècles, chaque famille du pays du Veinazès porte des sabots et chaque village a son sabotier. L'artisan privilégie le bois de noyer pour confectionner ses sabots.
Dans le cadre des visites guidées, les animateurs du musée du Veinazès expliquent chaque étape de la fabrication manuelle. De l'ébauche à la décoration finale, les visiteurs peuvent toucher les outils et les sabots.
Quant à la saboterie mécanique Baudin présentée au musée, elle date du début des années 1930 et pouvait produire jusqu'à 50 paires de sabots par jour.
Henri Tourlan, sabotier à Teissières-les-Bouliès, l'achète d'occasion en 1943.
Après la guerre, la motorisation des fermes avec la généralisation du tracteur porte un coup fatal au métier de sabotier. Pour sécuriser leur conduite, les agriculteurs abandonnent le sabot au profit de la botte en caoutchouc.
De son côté, Henri Tourlan (photo ci-contre) renonce au métier de sabotier et s'embauche à la mine de Teissières-les-Bouliès. Il cède ses machines à Justin Bioulac (photo ci-dessous) du
village de Trémouille (Ladinhac).
Celui-ci diversifie sa production en réalisant de nombreux objets décoratifs, des mortiers à sel, des coffins, des "coadas per beure dins las fonts", des râteaux, des manches de faux, des boules et des jeux de quilles.
A la disparition de Justin Bioulac, la saboterie est cédée à un collectionneur qui conserve l'ensemble en l'état pendant une quinzaine d'années.
En 1998, l'atelier est racheté par le musée du Veinazès.
Plusieurs familles de sabotiers du Veinazès et le sabotier Elie Cammas (Grand-Vabre) contribuent, par leurs dons, à enrichir l'atelier de nombreuses paires de sabots.
Cet espace muséographique évoque aussi l'évolution des moyens de chausse dans le Veinazès avec la galoche d'Aurillac et la cordonnerie.