À partir du 19ème siècle, de nombreux Auvergnats, enfants de petits paysans (exploitants individuels, propriétaires ou fermiers) s’installent à Paris dans le quartier de la Roquette, près de la place de la Bastille. Habitués à la vie rude, ils y exercent de humbles mais durs métiers : ferrailleurs, porteurs d'eau, livreurs de bain à domicile, cochers, forts des halles, frotteurs de parquets, laitiers, concierges...
En livrant le charbon à domicile, l’Auvergnat de Paris devient le bougnat. Travailleur et ambitieux, il investit progressivement au 20ème siècle le secteur de la « limonade ». Pendant plusieurs générations, les originaires de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère se revendent entre-eux les cafés-tabac, les brasseries, les restaurants, les hôtels mais aussi les sociétés de distribution de boissons en gros.
À Paris, le lien avec l’Auvergne est entretenu grâce au journal L’Auvergnat de Paris (fondé par Louis Bonnet) et à près de 200 associations majoritairement connues sous le nom d’Amicales qui, chaque année, organisent un banquet avec les originaires d’un village ou d’un canton. Dès 1904, les émigrés de la région du Veinazès s’intègrent au mouvement en fondant la « Société Amicale des Originaires du Canton de Montsalvy ».
En Aubrac, à l'intersection de trois départements (Lozère, Aveyron et Cantal), la Croix des Trois Evêques est devenue le site emblématique des Auvergnats à Paris.
Regroupées en fédérations départementales, les Amicales sont chapeautées par la Ligue auvergnate et du Massif Central qui entretient la flamme d’une identité auvergnate en valorisant les traditions séculaires et la culture populaire, particulièrement au travers des danses et des musiques régionales.
Grâce à l’importante et généreuse donation de Nicole Bonnet et de ses enfants, le musée du Veinazès consacre une salle à la communauté des Auvergnats de Paris au 20ème siècle.
Pièce maîtresse de cet espace, la devanture de La Galoche d’Aurillac, située au 41 rue de Lappe et ancien siège social de la Ligue auvergnate y est présentée. Il s’agit d’un exceptionnel ensemble sculpté par Pierre Vasseur, artisan du faubourg Saint-Antoine.
Des documents, instruments de musique, objets et outils y rappellent le monde des bougnats, des bistrots et de l’amicalisme.
Outre la collection permanente, une partie de cette salle est consacrée chaque année à une personnalité, une association, un métier ou un évènement de l’Auvergne à Paris sous la forme d’une exposition-dossier.
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